Forum de FLIBUSTIERS (Jeu de Pirates sur Cartes)
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 Pas si belle que ça parfois !

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Malory

Malory


Messages : 89
Date d'inscription : 18/03/2011
Age : 73
Localisation : Fontenay le Comte - Vendée

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MessageSujet: Pas si belle que ça parfois !   Pas si belle que ça parfois ! Icon_minitimeVen 6 Mai - 15:53

Avec la soudaineté propre à ces contrées, le disque solaire apparu. Il monta très vite, déformé, ovalisé, comme s’il se faisait aspiré par le bas puis, avec un sursaut, il décolla de la ligne d’horizon et s’éleva dans le ciel encore mauve. Les huniers, les gaillards et le ponts de « La Surprise » furent inondés de sa lumière orangée qui très vite vira au jaune incandescent.
Les bas ris ayant été pris sur les huniers pour la nuit, la bordée bâbord, qui était de quart, venaient de les larguer. La surface de toile ainsi augmentée, Le brick prit de la vitesse. Le bruissement de l’eau le long de la coque en était témoin.
- Monsieur Hawkins » dit Malory au quartier-maître – Faîtes établir la brigantine et la civadière. »
- Brigantine, civadière, bien capitaine ! »
Sous ces voilures, « La Surprise » taillait sa route, en maraude, cap à l’Est. Les hommes avaient fini de déjeuner. O’Higgins, dans la grande cabine était encore attablé devant un reste de harengs fumés qu’accompagnaient des oignons frits. Il fit passer son déjeuner avec un pichet de ale. Il s’essuyait avec un coin de la nappe quand soudain :
- Voile en vue ! »
Malory rejeta vivement sa chaise en arrière, se saisit de sa longue-vue posée sur son râtelier, ouvrit la porte à la volée, monta en courant l’escalier et surgit par le panneau d’écoutille sur la plage du gaillard d’arrière. Il fit un porte voix de ses mains et hurla en direction de la grand-hune.
- Dans quelle direction ? »
- Par le bossoir tribord … Environ 2 milles … C’est une goélette ! »
- Monsieur Hawkins, elle est à notre vent. Nous allons aller y voir de plus près. Je monte dans la hune pour l’observer. Faîtes établir la misaine. Cap Est un quart Sud.
- Misaine … cap Est quart Sud, bien capitaine ! Le quartier-maître saisit le porte voix.
- En haut le monde ! … A déferler la misaine … Parer à virer ! »
Tout l’équipage était présent sur le pont – le long de la lisse tribord pour tenter d’apercevoir la goélette - depuis le cri de la vigie. Aux ordres lancés par leur chef de quart, les bâbordais grimpèrent dans les enfléchures et se répartirent sur la grand-vergue. Les garcettes furent ôtées et ils retinrent la lourde voile dans leur bras.
- Déferlez ! …Hissez ! … Bordez la misaine ! »
La voile fut lâchée, la vergue monta le long du mât et dans un claquement la voile prit le vent.
Les ordres se succédaient et étaient exécutés avec célérité. Pour tous, il ne faisait aucun doute que des parts de prises seraient bientôt à eux.
« La Surprise » courut toutes voiles dehors sur son nouveau cap, droit sur sa proie.
O’Higgins de retour sur la dunette vérifia le cap sur le compas devant le timonier, apprécia le réglage des voiles.
- Branle bas de combat ! »
La goélette ne pouvait échapper. Elle n’avait pas changé de route – sa vigie devait dormir ! – et elle se trouvait sous le vent d’une côte qui l’empêcherait de fuir quand elle détecterait le brick qui lui courait sus.
Elle était maintenant parfaitement visible du pont. Malory ouvrit sa longue vue.
- « Le Rapace » .Ils nous ont enfin aperçu. Une jolie pagaille là-bas ! »
Les Surprises couraient en tout sens donnant une fausse impression de désordre. Les canons furent mis en batterie, les armes légères distribuées.
- Les pièces bâbord ! Tir en succession de l’avant à l’arrière ! »
- Feu à volonté ! »
Jolie pagaille peut-être sur le pont de la goélette, mais elle riposta d’une bordée meurtrière.
- Rechargez ! … Tirez dès que vous êtes prêt ! »

Dans la fumée, les canonniers en sueur tiraient sur les palans, écouvillonnaient, refoulaient, rechargeaient, ramenaient leurs pièces en batterie, agissaient sur les barres d’anspect pour pointer et tiraient à nouveau. L’enfer ! Fumée, vrombissements des boulets ennemis, sifflement des éclats de bois, hurlements des blessés, chute de poulies, d’espars, de cordages en tout genre.
O’Higgins prit la décision de conclure.
- Monsieur Hawkins ! A vous le soin. Amenez nous contre son gaillard avant, nous allons l’aborder. »
Il vérifia l’amorce de son pistolet, dégaina la lourde épée écossaise à garde enveloppante et descendit rejoindre ses hommes.
- Pas de quartier compagnon ! »
Dans un craquement les deux navires vinrent au contact, le mât de beaupré s’emmêlant dans les enfléchures de la misaine du « Rapace ».
- A l’abordage ! » Rugit Malory en sautant sur le pont ennemi.
Ses canonniers le suivirent en hurlant, brandissant coutelas, haches et barres d’anspect tandis que les gabiers faisaient de même dans les hauteurs des gréements.
Confusions. Coups de pistolets et d’escopettes, cliquetis des sabres, ahanements, cris de fureur où de douleur le tout dans les volutes de fumées de la canonnade que la brise n’avait pas dissipée ;
O’Higgins se rendit compte que ses hommes ne parvenaient pas à progresser pour conquérir le château arrière du « Rapace » et a amener son pavillon. Ils gagnaient quelques pieds, arrivaient au pied de la dunette et le capitaine ennemi à grands cris galvanisait ses hommes qui repoussaient leur adversaire.
O’Higgins du se résoudre.
- En arrière les Surprises ! Rejoignez le navire ! »
L’équipe d’abordage reflua en ordre, rembarqua à bord du brick.
- Tranchez les cordages ! Hardi les gars ! »
- Monsieur Hawkins ! Ecartez nous de ce maudit rafiot ! »
Nouveau craquements quand les coques se séparèrent – « La Surprise » y laissa son beaupré et le bout dehors de son hunier de misaine.
Hurlements de joie sur le pont dévasté de la goélette. Malory s’empara du porte voix.
- Nous nous retrouverons capitaine … Capitaine ? »
- Trigger le Fol pour vous servir ! »
- Je suis le capitaine O’Higgins ! A vous revoir Monsieur ! »
Les deux navires s’éloignèrent l’un de l’autre – en fait, « La Surprise » s’éloigna car pour se qui est de la goélette, elle était en trop mauvais état pour mettre à la voile dans l’immédiat.
- Je vais dans ma cabine monsieur Hawkins, rejoignez moi y quand vous aurez fait un état des pertes et des dégâts. »
O’Higgins était assis face aux fenêtres de poupe et buvait du rhum à même la bouteille quand Hawkins s’annonça en frappant.
- Entrez hawkins. Alors ? »
- Nous avons eu onze tués et huit blessés dont trois ne passeront pas la nuit. Quatre canons ont été détruit et deux sont gravement endommagés. La coque n’a pas été touchée sous la flottaison. A part le beaupré, les mâts n’ont pas souffert mais le bosco à du travail pour remettre le gréement en état. »
- C’est bien, merci Hawkins. Laissez moi maintenant. Ah ! Faîtes distribuer une double ration de rhum aux hommes, Ils l’ont bien mérité alors qu’il n’y aura aucune part de prise sur cette affaire. »
Quand il fut seul, Malory réfléchit sur cette attaque. Il n’était encore qu’un jeune capitaine de flibuste – mais bien sûr, les hommes n’avaient pas à le savoir – et il venait de commettre des erreurs de commandement.
« Le Rapace » avait beaucoup souffert de la canonnade, bien plus que son navire. Il aurait dû tirer encore deux bordées avant d’envoyer ses hommes à l’abordage. Voyant leur navire couler sous leur pieds, peut-être les hommes de Triger le Fol se seraient-ils rendu. Il aurait pu aussi, après être revenu sur « La Surprise », tirer à nouveau au canon – dans les deux cas, il y avait assez de boulets à bord - puis repartir à l’assaut.
Oui, il s’en voulait. Il vida la bouteille et en sortit une autre.



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