Je me morfondais depuis quelque temps. Mes poches étaient vides, devant le peu de pièces d'or que je pouvais offrir, les marins expérimentés me raillaient. Je ne pu embaucher que de petites frappes, de jeunes voyous tout juste sevrés. Nous n'attaquions que de faibles proies et cela me faisait honte. Mais, petit à petit, mes louveteaux devinrent de vrais loups et d'autres proies, bien plus alléchantes que celles étripés les mauvais jours tombèrent sous les coups de ma meute.
C'est à ce moment là que je conçus l'idée de défier Armox. Les proies que nous attaquions, malgré leurs atours, n'opposaient que peu de résistance et mes hommes, je le sentais, avaient un irrépressible besoin d'actions d'éclat. Mon écumeur avait entendu parler d'Armox l'intrépide, le terrible pirate qui terrorisaient les habitants des îles d'Ozimor et il rêvait de l'affronter. Il avait fait mon idée sienne et elle lui était devenue fixe. Ah ! Mon écumeur est un beau parleur et il sait convaincre les plus réticents, d'ailleurs, je pense que c'est une qualité chez un écumeur. Quoi qu'il en soit, je n'ai pas eu grand chose à faire, c'est lui qui réussit à convaincre vauriens, sabreurs, écorcheurs, mais je dû quelque peu réfréner son ardeur, nous avions attaqué quelques villageois, quelques marins, mais là c'était un autre gibier que nous traquions. il fallait se préparer, s'entraîner durement pour être aussi aiguisé que les lames de sabre le jour J.
Je conçus donc de défier Armox en combat singulier. Les règles étaient simples : 35 canons et 64 flibustiers chacun. Les seules inconnues seraient le nombre de boulets et l'expérience de l'équipage. Je donnais rendez-vous à Armox dans les Brumes Chaudes, je me doutais bien que l'intrépide ne pourrait résister à une telle offre, et gagné, il accepta. Nous fixâmes la date et l'heure du rendez-vous. En attendant, il fallait que je prépare mes hommes car en l'état, ils n'avaient que peu de chance de s'en sortir vivant. Fini les filles de Yellen et de Kallyx, seuls l'entrainement au tir de canon et au sabre d'abordage seraient des loisirs tolérés.
En trois jour, j'eus avec moi, des loups affamés prêt à obéir au doigt et à l'œil à leur chef de meute. Je parti pour pour les brumes, avec le strict nécessaire, quelques voiles de rechange, quelques poutres en bois ainsi que nos rations de survie et un beau tonneau de rhum, mais mon navire était surtout chargé des meilleurs canons et de 400 boulets. Une fois arrivé, je me cachais dans le brouillard, dans l'attente fiévreuse du combat. La mer était lisse, pas un oiseau de venait déchirer le silence irréel qui régnait sur les brumes, l'anxiété commençait à gagner certains de mes marins et je dû pour éviter que mes hommes ne succombent à je ne sais quelle superstition, leur accorder une portion supplémentaire de rhum.
Enfin la délivrance, sortir des brumes et voir un brick fidèle au rendez-vous. Armox, on peut compter sur toi ! Mais attention, je suis prêt et mes loups sont des lions.
Je laissais à Armox l'honneur du premier tir. Je dû encaisser le coup, 4 morts et deux canons en moins, ma riposte fut molle, mais, je tirai de suite une autre bordée bien plus dévastatrice.
Nous tirions chacun notre tour et à ce jeu là, nous dûmes tous deux vite réparer nos coques et nos voilures. Mais cela ne dura qu'un bref moment et nous reprîmes nos tirs de plus belle. Ça sentait la poudre, le feu et le sang, mais mes hommes ne faiblissaient pas et je vis venir le moment propice à l'abordage
Un moment délicat l'abordage, il faut jauger les risques : mes hommes sont-ils assez forts pour supporter une salve à bout portant ? Sauront-ils, sabre en main, tenir l'ennemi sous leur domination ? Pour avoir la réponse, il faut y aller, avoir de l'audace !
Je donnai l'ordre de l'asseau final, beaucoup de mes hommes périr : 13 malheureux , mauvais chiffre que celui là !
Mais une fois arrivé sur le pont d'Armox, je ne vis que de pauvres marins épuisés, un vauriens, quelques sabreurs et écorcheurs. Le contraste avec mes écorcheurs surentrainés était flagrant, Armox ne pu qu'avouer sa défaite.
Mes marins poussèrent un cri de victoire si sonore qu'on a dû l'entendre à Yellen.
L'équipage adverse et Armox furent amenés dans mes cales, où vaincus et vainqueurs portèrent un toast à ce combat épique.
Je m'étais juré d'attacher Armox à ma proue, mais j'y répugnais maintenant, comment faire subir cet outrage à un adversaire valeureux, je déposais Armox à Yellen (contre quelques pièces d'or tout de même). C'est à cet occasion, que je découvris avec étonnement, qu'Atyas le chaotique avait un cœur.
Atyas le chaotique
Dim 21 Fév - 23:28