"Naufragé de Port-karhaix"

L' air taciturne et dépravé c' est avec une tristesse non contenue que Joach fit son entrée dans la taverne.

Un rapide coup d' oeil dans la salle et son regard se fige sur le capitaine, assis dans l' ombre...Une vieille connaissance qui amenait un peu de joie dans le coeur du pirate.

Joach contourne les quelques tables et s' approche de Curtiss

" Te vlà là aussi, l' ami ?... désignant le siege vacant... "Puis-je ?"

Un homme, un lambeau d'homme plutôt, ouvrit avec grand peine la porte de la taverne, son pas lent et non chalant, une dégaine, complet gueunille, il devait s'être roulé dans des récifs pour être dans un état pareil.

Personne n'attira son regard, il se dirigea vers le bar, posa une pièce d'or et dit simplement:
Taffia, mon brave.
Le tavernier semblait étonné, mais cela n'intérèssait guère notre inconnu.
Tenez, z'avez un nom, c'est au cas où y'aura du grabuge, car là z'avez de quoi boire pour toute la journée?
L'inconnu eut un léger rictus, et répondit en bredouillant:
mon nom, humm Van B humm.. Karl Van.. Holder, mon brave,
se reprenant:
Si y'a de la mangeaille, servez donc une platrée, je vais avoir grand faim d'ici peu, mon brave
Il prit sa bouteille et s'installa dans un coin de la taverne...

Le vieux soldat se tourna vers le précieux capitaine :
-Ma parole, vous êtes là aussi nobliau défroqué ?!
Et dire que j'avais usé de mes influences auprès des autorités françoises pour vous mettre une prime de 10 000 piastres sur la tête ! Juste assez pour vous voir avec des poursuivants qui en veulent à la peau de vos fesses royales mais aussi peu que possible pour que la piraterie se rit de vous.
Et pour finir, vous avez prit pavillon Espagnol, c'était assez osé pour un noble Français, aussi déchu qu'il puisse l'être.

Mais dites moi mes fripouilles favorites, la silhouette de cet homme entré avant notre cul serré de sang bleu ne vous rappelle t'elle rien ?

Il n'appelle qu'a l'obéissance que vous devez à mon rang et à ma position ! Quoiqu'il en soit, malgré nos mésaventures nous sommes bien aise de revoir voir sale face de rat puant !

Hum messieurs les Naufragé ...votre heure de gloire n'est point ici... Je vous conseille de vous mettre a genoux devant les Noahs !dit un homme qui venait d'entré dans la taverne prendre un tonneau de rhum

Le premier arrivant ignora la remarque du noble De Barrois, se leva de sa chaise, passa devant la table du capitaine à jambe de bois et aux dents noires, n'aperçut même pas le senor Espagnol ni même la finelame au bar, et fonça droit vers la cause de sa saute d'humeur en dégainant son sabre.
Il plaça la poite de la lame sous le menton de l'amateur de rhum en fut et glissa entre ses dents serrés :

-Voilà bien un courageux petit bonhomme qui vient seul nous défier et nous les briser avec ses "Noah"... Ravale tes paroles si tu ne veux pas que ce tonneaux soit la dernière chose qui passera par ta gorge avant ma lame.

Voyant l outrecuidant la pointe de sabre sur la gorge, Le Duc éclata de rire et dit

Coupons lui les rognons pour qu il puisse aller dire a ces fillettes de camarades que nous ne plaisantons pas et que leurs jours sont comptés ...

Le temps des Freres de la Cote semblait révolu...Les Caraibes avaient subi un cataclysme des plus déroutants. Cyrille avait perdu tout contact avec ses freres et soeurs....Il errait depuis plusieurs jours sur cette ile qu'il ne connaissait pas.
Au détour d'une rue poussiéreuse, il entendit quelques bruits semblant venir d'une taverne qui l'y attirerent..
A peine entré, qulle surprise: Il reconnut de suite les ventres de Curtiss et De Barrois, puis la trogne de l'un de ses anciens meilleurs ennemis, Talcazar...Il n'était plus seul, tout pouvait recommencer peut-etre, ici et maintenant..Il s'approcha de la table de ces corsaires qu'il connaissait pour échanger quelques mots et quelques verres avec eux...

La porte de la taverne s’ouvrit laissant apparaitre la grande carcasse du malouin.

-Foutre dieux lança-t-il de sa voix si particulière, j’ai soif cela fait plusieurs jours que je navigue afin de rejoindre ce port, j’ai perdu une grande partie de mon équipage et mon fier galion dans la grande catastrophe.

Sur ces mot le Malouin allât s’assoir à la première table et entrepris de siroter la bouteille de Rhum que le tavernier lui avait apporté

-Putentraille, quel plaisir de rencontrer ici des têtes connues, même si y a encore quelque temps j’en aurais mortis certaines, enfin ripaillons pour fêter nos retrouvailles, je sens que ce nouveau monde nous amènera de nouvelles aventures,

Voila plusieurs jour que le cataclysme avait eu lieu, le jeune capitaine Rodrigo Veracruz avait dérivé pendant plusieurs jours sur ce qui resté de son navire. Quand il avait enfin touché terre c'était pour arrivé dans une ville qui lui était totalement inconnue. Alors qu'il se baladait en ville eu connaissance du message du sieur Curtiss et pris le chemin de la taverne.

En entrant dans la taverne il commanda du rhum et alla rejoindre les autres corsaires pour pour discuté de tout et de rien.

Les naufragés de Port Karhaix commencaient a etre nombreux dans cette taverne. Chacun racontait son périple depuis le cataclysme, comment il était parvenu jusqu'ici...Une information de Curtiss retint particulierement l'attention de Cyrille: il avait vu une chaloupe du Chataigne, le célebre galion de Maryne Borg...

L'homme en guenille ne participait à aucune des conversations, ne regardant que son assiette et son gobelet en cuivre, maigre souvenir, d'un passé résolu, et tous ces gredins, pouvaient donner le nom qu'ils veulent, catastrophe, cyclone, le résultat était sans nom, des îles entières dévastés, des ports qui mettraient un siècle pour s'en remetttre, des milliers d'hommes de femmes décimés, rayés de la carte.
Les survivants arrivaient les uns après les autres. Lui, c'était autre chose, le cataclysme, c'était produit deux mois avant. Une version d'Abel et Caïn, bléssé dans son orgueil comme dans sa chair, la solution n'était pas la fuite mais la disparution.
Dans la jungle de Colombie, il s'était réfugié en compagnie de ses deux fidèles compagnons d'armes, l'un l'avait soigné, tandis que l'autre chassait pour nourrir le trio. Rare était ceux qui avait vu ces deux compagnons. Les fièvres se succèdaient, la douleur intense dura plusieurs semaines qui ressemblait plus à de l'agonie qu'à une certaine guérison.
Changeant de cache régulièrement pour ne pas rencontrer des soldats, la guérison, serait longue. Elle le fut, elle dura 3 mois, les quinze derniers jours il avait pu se rapprocher d'un port parlant batave.
Le jour de son arrivé, le Grand Cataclysme se déchaîna, un mois de dérive avant de toucher terre.
Cette terre qui semblait devenir un mirage se montra enfin. Son premier réflexe, comme tout homme qui se respecte, une taverne, boire manger, retrouver des plaisirs simples en satisfaisant des besoins évidents.
Il reconnaissait bien, par ci, par là les trognes de certains, mais l'envie n'était pas à la causette.
Il écouterait et continuerait avec ce nom de substitution bégayait au tavernier.

Voûté, courbé, l’homme qui venait d’entrer semblait petit. Assez maigre, il paraissait âgé dans son petit habit noir suranné et élimé.
Pâle, les traits tirés et les yeux enfoncés dans de sombres cratères, la malemort devait être sur lui. Et aucun rebouteux ou autre arracheur de dent n’aurait parié une piastre sur une issue favorable à son éventuelle convalescence qui s’apparentait plus à une agonie.

Lentement, ses yeux rougis balayèrent la salle. Sans une réaction, il sonda tous les occupants. Ceux qu’il reconnaissait comme ceux qu’il découvrait, tous les visages et toutes les silhouettes se fixèrent dans son regard triste. Puis il approcha du comptoir et commanda sèchement en déposant une poignée de pièce devant le serveur :
« Trois bouteilles de ton rhum le plus fort et un verre… »

Dans la salle, les consommateurs continuaient de consommer et les bavards continuaient de bavarder.
Certains avaient levé un sourcil circonspect à l’entrée du vieil homme, surpris et étonné de la ressemblance éloignée avec un pirate de leur connaissance que leur inspirait l’épave qui était entrée.

« A mon lougre ! » articula-t-il presque bas en levant son premier verre de rhum devant le mur terne qui lui faisait face.
« Puisse-t-il pourrir suffisamment vite dans la baie des Pirates pour échapper à l’ensevelissement sous les crottes de mouettes ! »
Le verre vide s’abattit sur le comptoir dans une grimace marquée par la force du breuvage.
Des yeux rouges du buveur naquit une larme rapidement ravalée qu’on pourra mettre sur le compte du breuvage agressif mais qui, malheureusement, venait d’une toute autre cause…

« A mes pendards de marins, tous satanés fils de putes et bâtards sans honneur ! » précéda le deuxième verre.
« Qu’ils crèvent comme ils ont vécu ! Seuls et haïs de tous… »

Un à un, les toasts se succédaient alors que les bouteilles se vidaient.
« Aux Piastreux ! Ces enfants de salauds vont me manquer… »
« A la CNC ! Cette catin cupide qui m’a si longtemps accueilli dans sa couche… »
Avec le rhum, le teint blafard reprenait une coloration plus humaine.
Parfois distincts, souvent confus, les propos succédaient aux propos rythmés par la lente descente de la réserve d’alcool.
Les images accompagnaient les insultes, des noms d’oiseaux illustraient le concept plus abstrait du nationalisme et l’évocation beaucoup plus concrète des nations de la vieille Europe et de leurs membres.

Alors que la seconde bouteille s’achevait, deux hommes aux costumes sombres entrèrent et se dirigèrent vers le marin au comptoir.
Se retournant à cette entrée, le buveur resta interloqué et surpris de cette arrivée. Au point qu’il en avala son verre sans le dédier à qui que ce fût.
Remplissant son gobelet, il tourna le dos aux arrivants en criant :
« NON !! Partez !!! Disparaissez !!!
Le FUCK n’existe plus !!! »
Les deux hommes se regardèrent, reculèrent lentement et sortirent sans un mot en laissant l’homme boire maintenant en silence.

Après encore quelques verres successifs, l’homme saisit sa bouteille et son verre et quitta le comptoir.
Louvoyant entre les écueils qui jalonnaient son parcours, il s’approcha d’une table et, s’appuyant à celle-ci, commença à parler.
Mais l’équilibre manquant, il s’abattit lourdement sur une chaise proche.
Maintenant attablé avec ceux qu’il voulait interpeler, il commença :
« Curtiss ! Le Duc ! Joach !
Putain d’destin qui m’fait vous rencontrer !
Satané Breton ! Si j’t’ai raté l’aut’fois, j’vais t’avoir ce soir.
Et toi ! Ton N’Altesse ! J’vois qu’t’as gardé la forme ! Comment va ta douce ?
Joach ! Enfoiré tu m’as eu !! T’as d’ailleurs été l’seul à m’aborder dans ces satanées Caraïbes ! Fils de chienne… »

Dans un sursaut d’orgueil, celui qu’on reconnaissait maintenant comme Sarück se remit debout.
« Et voilà où j’en suis réduit !
M’attabler avec ces chiens galeux !! »
Voulant apostropher ou prendre à témoin d’autres consommateurs, il se retourna rapidement :
« Talcázar ! Rougemont !
Vos rois vous laissent donc… »
Personne ne sut la suite.
Le mouvement avait été trop brusque. Entraîné et déséquilibré, Sarück se vautra entre deux tables. Au sol, un éclair de lucidité traversa son regard, mais celui-ci redevint rapidement vitreux et le pirate se mit à pousser des ronflements sonores…

Un violent coup de boutoir fit claquer la porte de l'auberge du Vieux squale contre l'épaisse paroi. Une botte usée un bref instant suspendue au milieu de l'huis inondé de lumière. Puis, l'ombre d'une large silhouette qui s'encadre dans l'ouverture béante. Enfin, les poils hirsutes reconnaissables entre tous, roux comme on n'en fait plus...

Que les crocs du squale me dévorent les entrailles ! Jamais vu autant de monde dans ce repaire de rascals... Des nouvelles têtes, et pas des plus honnêtes si j'en crois leurs mines de chiens errants... Ah, ah, quelque chose me dit que le rhum ne sera le seul à couler à flots dans les semaines qui viennent sur la mer d'Ozimor...

(HRP : Petite précision concernant l'environnement de Flibustiers : Les Caraïbes, Français, Espagnols, Hollandais, Anglais, ... n'existe pas en ce monde. Nous sommes dans un monde imaginaire où ces mots n'ont pas vraiment de sens, vu la raison de votre arrivée et le RP qui l'entoure, c'est pas un mal, mais pour la suite, essayez de vous en détacher )

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Des volutes de fumées voguent librement dans la pièce, épaisses et chargées d'une saveur épicée, elles semblent naître dans l'un des angles sombres des lieux. Ceux qui tourneront la tête vers cette place, pourront constater la présence d'un épais nuage grisâtre où paraît régulièrement un point incandescent.

Faisant fi de l'activité ambiante du bouge, une toux grasse résonne dans les profondeurs brumeuses.

" Eyh l'Ami ! Sers m'en une autre ! "

Un raclement de gorge vint ponctué cette interpellation, à laquelle le tavernier réagit en se saisissant d'une bouteille poussiéreuse, avant de se déplacer jusqu'à la table et de disparaitre dans le brouillard.

" Eh voilà ! "

Une série de pièce semble s'entrechoquer lorsqu'elles changent de main.

" Tu nous l'as trouvé où cette nouvelle clientèle l'Ami ?! Je savais bien que tu servais n'importe qui ! "

Le sourire aux lèvres, le tavernier émerge de la fumée sans répondre, retournant tenir son comptoir.

On l' chang'ra jamais c' con là !!"... Cette pensée se mêla aux rires ambiants.

Blacktooth avait toujours eu ce génie de l' à propos, il ne décevait pas.
La Taverne se peuplait et bientôt les murs craqueraient.
L' ambiance était bon enfant, il fallait savoir profiter de ces eaux calmes

"héééé l' rebouteux !!

Sa main glissait lentement sous son veston abimé, elle s' arrêta juste le temps d' un clin d' oeil et de quelques mots

"Y nous disent quoi tes os ? Moi j' y crois à c ' conneries !! "

Joach avait sorti une carte de sa poche... Un Sept de Trefle, qu' il présentait maintenant à Blacktooth et qu' il posait délicatement sur la table sans le quitter du regard.